De ontwikkeling van een aidsvaccin is nodig

Door Elke Sleurs op 28 mei 2013, over deze onderwerpen: Gezondheidszorg en welzijn

Un potentiel limité de bénéfices ne doit pas empêcher la mise au point d'un vaccin contre le sida

Si vous nous aviez demandé, il y a deux mois, si un vaccin contre le sida verrait un jour le jour, nous aurions peut-être réagi par un haussement d'épaules. Aujourd'hui, notre avis sur la question a changé. Un vaccin qui mettra définitivement un terme à l'épidémie est bien en préparation. Mais pour cela, il faut que la Belgique aussi vienne prêter main-forte à la recherche d'un vaccin. Car en effet, si on laisse au marché la tâche de développer un vaccin contre le sida, on devra encore attendre longtemps.

En Ouganda, nous avons pu constater de nos propres yeux qu'une recherche scientifique prometteuse est menée en vue de mettre au point un vaccin, et qu'un vaccin est grandement nécessaire. Sur les rives du lac Victoria, nous avons visité les communautés de pêcheurs touchées. Pas moins de 32% des femmes et 20,5% des hommes y sont infectés par le VIH. Ceci, alors que la moyenne en Ouganda est déjà très élevée, avec 7,2% de la population adulte qui vit avec le VIH. L'Ouganda a pendant longtemps été encensé pour sa lutte contre le VIH et le sida, mais aujourd'hui le pays recule à nouveau. Le nombre de nouvelles contaminations augmente parmi les adultes.

La prévention actuelle ne suffit pas pour endiguer l'épidémie. Il n'est donc pas facile dans ces conditions d'avoir des rapports sexuels sans risque. Certainement pas pour les femmes. Du fait des rapports inégaux entre hommes et femmes, elles ne peuvent souvent pas négocier concernant l'utilisation d'un préservatif afin de se protéger elles-mêmes, ainsi que leur partenaire. Et l'accès aux médicaments contre le VIH à vie n'est pas non plus garanti. Tout comme la plupart des pays africains, l'Ouganda dépend très fort de l'aide pour cela et est donc de ce fait-là vulnérable. Rien qu'en 2011, l'Afrique subsaharienne comptait déjà plus de 1,8 million de gens à avoir été nouvellement infectés par le VIH et de ce nombre, plus de la moitié étaient des femmes. Pour 3 personnes qui ont accès aux médicaments contre le VIH au niveau mondial, on compte 5 nouvelles infections. Par jour, on dénombre encore 7.000 nouvelles infections.

Vous vous demandez pourquoi un vaccin se fait attendre depuis si longtemps? La réponse se trouve à la fois dans le virus et dans la logique du marché. Le VIH est l'un des virus les plus complexes. Le premier défi pour les chercheurs a été de comprendre le virus et de saisir comment il se multiplie, mute et empêche une réponse de notre système immunitaire. Le deuxième défi a été de trouver des anticorps capables de combattre le virus. Cela a été rendu possible en étudiant les gens qui avaient contracté le VIH et qui produisaient des anticorps protecteurs. Ces anticorps peuvent, via un vaccin préventif, offrir une protection aux personnes qui n'ont pas encore été exposées au VIH.

Donc, non seulement le virus, au départ, ne se laissait pas dompter. Mais la logique du marché mettait elle aussi un frein à la recherche et au développement d'un vaccin contre le sida. Alors que le besoin d'avoir un vaccin est grand, c'est surtout dans les pays en voie de développement que le débouché commercial se situe. Or, ces pays disposent de peu de capitaux et le potentiel de bénéfices d'un vaccin est donc limité. Cela représentait un risque important pour l'industrie privée, si bien que les investissements dans la recherche se sont souvent fait attendre. Afin de surmonter cet obstacle, des initiatives à but non lucratif ont été créées, comme par exemple l'International Aids Vaccine Initiative. Elles soutiennent la recherche fondamentale et la recherche appliquée et font le lien entre le monde de la recherche et l'industrie pharmaceutique. Le but est de développer un vaccin qui soit efficace, sans risque et, qui plus est, abordable. Ceux qui collaborent avec ces initiatives, s'engagent à rendre accessible pour les pays en voie de développement tout vaccin qui résulterait de cette collaboration.

De nombreux progrès ont été enregistrés ces dernières années dans la recherche d'un vaccin contre le sida et on travaillera beaucoup au cours des prochaines années sur un certain nombre de candidats vaccins prometteurs. Un ou plusieurs d'entre eux seront également testés dans les communautés de pêcheurs qui vivent aux abords du lac Victoria. Avec ces développements qui suscitent bien des espoirs, nous voulons dès lors plaider pour que la Belgique vienne prêter main-forte à la recherche d'un vaccin. La lutte contre le VIH et le sida relève en effet des priorités de la Coopération belge au développement. Un soutien en faveur de la recherche d'un vaccin contre le sida le moyen de prévention par excellence devrait en être un élément essentiel. Ce n'est qu'avec un vaccin que nous pourrons définitivement mettre un terme à l'épidémie qui a ravagé le continent africain, en plus de faire des millions de victimes dans d'autres parties du monde.

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Bron: opiniestuk van Elke Sleurs, Christiane Vienne, Roel Deseyn en Georges Dallemagne, gepubliceerd in Le Soir van 28 mei 2013

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